Les membres de la Coopérative agricole de South Bandung (KPBS) ont enregistré une augmentation de 38 pour cent des prêts productifs et une augmentation de 43 pour cent des volumes de ventes au cours des deux dernières années, suite à l’introduction d’une nouvelle application commerciale.
« Un accès plus facile au financement signifie des volumes de prêts plus élevés, ce qui signifie plus de bétail et des revenus plus élevés pour nos agriculteurs », a déclaré Aun Gunawan, directeur de KBPS. « C’est ainsi que l’inclusion financière conduit à une amélioration des moyens de subsistance. »
Les producteurs laitiers indonésiens utilisent une nouvelle application commerciale qui les aide à augmenter leurs ventes.
Fondée en 1969, KPBS compte 5 000 membres et produit 70 000 tonnes de lait par jour. La coopérative exploite sa propre laiterie, utilisant environ 15 pour cent de sa production de lait pour fabriquer du yaourt et du fromage mozzarella, le reste étant vendu aux entreprises laitières de la région.
De plus, la coopérative exploite un hôpital, un service vétérinaire et une banque, tous conçus pour accompagner les membres et améliorer leur bien-être et leur compétitivité.
Holistique et sain
“Nous adoptons une approche holistique et pour nous, tout est question de santé, pas seulement de la santé des agriculteurs et de leur bétail, mais aussi de la santé financière”, a expliqué Gunawan aux chefs des agences des Nations Unies en Indonésie, qui ont visité le KPBS dans le cadre de leur dialogue annuel des dirigeants sur l’orientation de l’ONU dans le pays.
L’Organisation internationale du travail (OIT) soutient désormais la coopérative dans la mise en œuvre de cette vision, en tirant parti de la numérisation pour renforcer l’inclusion financière. Le projet est mis en œuvre en coopération avec l’Autorité indonésienne des services financiers (OJK) et le ministère de coordination des Affaires économiques.
Un ouvrier vérifie le pH du lait semi-fermenté dans le cadre du processus de production du fromage.
«KPBS était déjà une entreprise solide et bien gérée avant notre participation», a déclaré Simrin Singh, directeur pays de l’OIT pour l’Indonésie et le Timor-Leste. « Les outils que nous avons fournis ont catalysé de nouvelles améliorations et amélioré les moyens de subsistance. »
Grâce à l’application commerciale du système de planification des ressources de l’entreprise (ERP) – introduit par l’OIT dans le cadre d’un projet financé par le gouvernement suisse – les agriculteurs peuvent désormais suivre leurs revenus et leurs dépenses, y compris le coût du fourrage fourni par la coopérative.
Ils ont également accès 24h/24 et 7j/7 aux vétérinaires de la coopérative, qui peuvent rejoindre les exploitations en 30 minutes.
L’application enregistre les données vétérinaires de chaque animal, y compris les calendriers de vaccination, permettant ainsi aux points de collecte de lait de séparer le lait des vaches récemment vaccinées. Mélangé avec du lait ordinaire, ce lait pourrait réduire la qualité globale de la journée et donc le prix de vente.
Volume plus élevé, meilleur prix
« Ces améliorations pratiques ont contribué non seulement à des volumes plus élevés mais également à de meilleurs prix par litre vendu », a déclaré M. Gunawan.
Toutefois, l’impact le plus significatif a été l’amélioration de l’accès au financement. La coopérative gère sa propre banque depuis 1993 pour accorder des crédits aux agriculteurs.
Grâce au système ERP, les demandes de prêt sont devenues plus simples et plus accessibles, a déclaré Mme Singh. La banque peut désormais consulter les données financières des agriculteurs – revenus, flux de trésorerie et dette impayée – directement via le système, ce qui se traduit par un taux plus élevé de demandes approuvées.
Les candidatures ont également augmenté. Grâce à l’outil ERP intégré, les agriculteurs n’ont plus besoin de se déplacer ni de faire la queue pour remplir des formulaires ; ils peuvent postuler directement via l’application, où leur historique financier est déjà enregistré et disponible pour l’équipe de prêt.
Les vaches laitières se nourrissent dans une ferme de Pangalengan, West Jave, Indonésie.
« Cela peut sembler une question de commodité, mais c’est bien plus que cela », a déclaré Encih Mintarsih, producteur laitier. « Les agriculteurs ne peuvent pas facilement laisser leur bétail une demi-journée, encore moins plusieurs fois, pour soumettre une demande qui pourrait même ne pas être approuvée.
“Nous pouvons désormais postuler en ligne et passer notre temps de manière productive. Cela nous rend beaucoup plus susceptibles de rechercher des financements”, a-t-elle ajouté.
Vers l’autosuffisance alimentaire
Des programmes comme celui-ci ont une pertinence nationale plus large : le renforcement de la production alimentaire nationale et de l’autosuffisance est une priorité absolue pour le gouvernement indonésien.
Le pays importe actuellement environ 80 pour cent de ses produits laitiers. L’amélioration de la productivité et de la compétitivité des producteurs de lait locaux contribue directement aux objectifs nationaux d’autosuffisance.
Il fournit également un modèle de croissance économique rurale inclusive.
« Dans un pays à revenu intermédiaire supérieur comme l’Indonésie, la transformation numérique de l’économie et un meilleur accès au financement sont essentiels pour progresser vers le statut de pays à revenu élevé », a déclaré Gita Sabharwal, coordonnatrice résidente des Nations Unies en Indonésie. Indonésie. « Pour cette raison, en étroite consultation avec le gouvernement, la numérisation et l’accès au financement sont des priorités clés du nouveau cadre de coopération entre l’ONU et l’Indonésie.
Le Cadre de coopération des Nations Unies pour le développement durable (UNSDCF), signé en août 2025 et aligné sur les ODD et le programme de développement national de l’Indonésiedécrit comment l’ONU contribuera à trois résultats transformateurs dans le pays, notamment la transformation économique et numérique.
«Ce programme exceptionnel de l’OIT démontre comment l’ONU peut compléter les efforts des gouvernements pour accélérer le développement inclusif grâce à la technologie moderne», a déclaré Mme Sabharwal.
Le projet contribue directement au plan de transformation de la banque rurale de l’OJK, renforce le modèle d’écosystème financier inclusif et soutient les efforts du Comité national sur la littératie et l’inclusion financières pour améliorer la littératie et l’inclusion financières. Il s’aligne également sur les priorités nationales visant à numériser les petites et moyennes entreprises (PME) et à stimuler la productivité grâce aux outils numériques.
“En Indonésie, 90 pour cent des emplois sont créés par les PME. Il est donc essentiel d’améliorer leur compétitivité pour garantir un travail décent”, a déclaré Mme Singh.
L’objectif est que cette démarche soit déployée plus largement sur l’ensemble du territoire.
Quels conseils M. Gunawan donne-t-il aux autres coopératives et décideurs politiques ? « Montrez aux agriculteurs des avantages clairs et tangibles, et ils adopteront rapidement les technologies numériques », a-t-il déclaré.
« Des mots à la mode tels que « numérisation » et « inclusion financière » doivent être traduits dans leur réalité quotidienne – tout comme nous l’avons fait ici avec le soutien de l’OIT et de l’ONU.
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First published in this link of The European Times.
