“Nous devons d’abord mettre fin à la guerre. Ensuite, nous devons redémarrer les usines”, déclare Basher Abdullah, conseiller du ministre soudanais de l’Industrie et du Commerce.
Comme beaucoup de pays parmi les plus pauvres du monde, les tentatives du Soudan de développer son économie sont gravement entravées par le conflit. Pourtant, même au milieu d’une guerre civile brutale, l’ONU continue d’offrir son soutien et d’ouvrir la voie au développement.
Premièrement, nous devons mettre fin à la guerre. Ensuite, il faudra redémarrer les usines.
Les combats semblent loin du vaste centre de conférence du roi Abdul Aziz dans la capitale saoudienne, où les ministres du gouvernement se sont réunis samedi pour une photo de famille à l’occasion de la onzième conférence. Réunion ministérielle des pays les moins avancés.
Originaires d’Asie, d’Afrique et des Caraïbes, les ministres ont une chose en commun : ils représentent chacun l’une des nations les plus pauvres et les plus vulnérables du monde, officiellement désignée par l’ONU comme pays les moins avancés (PMA).
Photo de famille à la 11e Conférence ministérielle des PMA, Riyad (novembre 2025)
« Oui à la solidarité mondiale »
« Nous avons besoin d’un changement d’orientation décisif », a déclaré Gerd Müller, PDG de ONUDIdans son discours d’ouverture devant les ministres réunis, rappelant que l’industrialisation est « essentielle pour atteindre les objectifs fixés ». Objectifs de développement durable (les 17 objectifs mondiaux adoptés par tous les États membres de l’ONU en 2015 dans le cadre du Programme 2030 pour le développement durable) et renforcer la résilience face aux crises.
« Nous devons dire oui à la solidarité mondiale, dire oui au multilatéralisme, dire oui pour éviter que le fossé entre riches et pauvres ne se creuse encore davantage », a ajouté M. Müller.
Il a souligné que 500 prix Nobel et économistes appellent les principales économies du monde (le G20, actuellement réuni en Afrique du Sud) à agir : ces éminents experts ont souligné le fait qu’entre 2000 et 2024, le pourcentage le plus riche de la population mondiale a augmenté sa richesse de 41 pour cent, tandis que la moitié la plus pauvre de la population mondiale n’a augmenté la sienne que de 1 pour cent.
Müller a souligné que les pays les moins avancés du monde sont particulièrement vulnérables à toutes sortes de chocs économiques, de la crise climatique aux tarifs douaniers en passant par les réductions significatives de l’aide étrangère et du soutien au développement des pays plus riches.
« Les pertes », a-t-il prévenu, « seront dévastatrices dans des secteurs tels que le textile, le cuir, l’agroalimentaire et l’équipement – tous vitaux pour les moyens de subsistance et les économies locales ».
Renforcer la résilience grâce à l’industrie
La mission de l’ONUDI est d’aider les pays à surmonter ces chocs et, en s’industrialisant, à devenir plus résilients et à améliorer la vie : au Bangladesh, les programmes de formation de l’ONUDI ont aidé les usines de confection à se conformer aux normes internationales, créant ainsi des millions d’emplois pour les femmes ; et au Népal, les jeunes acquièrent des compétences en codage et en numérique, réduisant ainsi la fracture numérique.
Parallèlement, au Soudan, l’agence soutient l’agro-industrie, en ciblant les petits exploitants et les entrepreneurs, et en aidant les jeunes et les femmes à accéder au financement, préparant ainsi le secteur privé à une période de paix et de stabilité.
Samedi, deux résultats majeurs ont été obtenus : des lignes directrices visant à intensifier le soutien de l’ONUDI – axé sur le transfert de technologie et de savoir-faire – ont été convenues, et les ministres se sont engagés à moderniser l’industrie, à trouver les fonds nécessaires pour y parvenir et à travailler plus étroitement ensemble, conformément aux objectifs mondiaux de l’ONU.
Les engagements pris à Riyad marquent une étape décisive pour garantir que des millions de personnes dans les pays les plus vulnérables du monde puissent prospérer dans une économie mondiale interconnectée.
Résultats de la conférence
La onzième Conférence ministérielle des PMA a été convoquée par l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) en partenariat avec le Bureau du Haut Représentant des Nations Unies pour les PMA, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (OHRLLS).
-
Déclaration ministérielle adoptée – réaffirmer l’engagement en faveur d’une industrialisation inclusive et de la résilience.
-
Approbation de la stratégie opérationnelle de l’ONUDI – feuille de route pour accroître le soutien aux PMA jusqu’en 2031.
-
Des partenariats renforcés – de nouveaux engagements en matière de financement, de renforcement des capacités et de transfert de technologies.
-
Cadres politiques convenus – l’autonomisation des jeunes, l’égalité des sexes et l’adaptation au climat mises en avant comme priorités.
———-
First published in this link of The European Times.
