La résolution 2808 (2025) prolonge le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (MONUSCO) jusqu’au 20 décembre 2026, en maintenant un plafond d’effectif autorisé de 11 500 militaires, 600 observateurs militaires et officiers d’état-major, 443 policiers et 1 270 membres d’unités de police constituées.
Selon la résolution, la principale zone d’opérations de la MONUSCO reste le Nord-Kivu et l’Ituri, tout déploiement lié à la surveillance du cessez-le-feu au Sud-Kivu étant soumis aux conditions de sécurité et à une notification préalable au Conseil.
La mission brigade d’intervention de force a également été renouvelé à titre « exceptionnel », le Conseil soulignant qu’un précédent avait été créé. Cette force spécialisée a été créée en 2013 et chargée de perturber et de désarmer les groupes armés.
La résolution souligne également ce qu’elle appelle une « crise sécuritaire et humanitaire qui se détériore rapidement » dans l’est de la RDC en raison du groupe armé M23 (Mouvement du 23 mars) offensive au Nord-Kivu et au Sud-Kivu « avec le soutien et la participation directe des Forces de défense rwandaises ».
Il condamne en outre la prise d’Uvira par le groupe, une ville stratégique du Sud-Kivu sur les rives du lac Tanganyika, avertissant que cela risque de déstabiliser la région dans son ensemble.
Ce dont la MONUSCO est responsable
- Protéger les civils menacés de violence physique, notamment grâce à une attitude proactive, une alerte précoce, un engagement communautaire et une médiation locale.
- Utiliser « toutes les mesures nécessaires » pour prévenir, dissuader et arrêter les attaques contre les civilsy compris dans et autour des sites de déplacement et de réfugiés.
- Neutraliser les groupes armés grâce à des opérations offensives ciblées par la Brigade d’Intervention de la Force, agissant seule ou conjointement avec les forces congolaises.
- Soutenir un cessez-le-feu permanentnotamment en aidant à mettre en œuvre et à surveiller le mécanisme de surveillance et de vérification du cessez-le-feu de Doha et en soutenant les efforts de vérification régionaux.
- Aide au désarmement, à la démobilisation et à la réintégrationla réforme du secteur de la sécurité, ainsi que la surveillance et le signalement des violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
- Aidez à surveiller l’embargo sur les armesnotamment en observant et en signalant les flux transfrontaliers d’armes et de matériel connexe aux Groupe d’experts créé par la résolution 1533.
Lire le texte intégral de la résolution ici.
Perspectives nationales
La France, responsable du dossier, a déclaré que le conseil avait négocié le projet dans des « circonstances inhabituelles » alors que le M23 poursuivait son offensive au Sud-Kivu.
« Compte tenu de la gravité et de l’urgence de la situation, et suite à cette résolution, la France appelle toutes les parties à honorer leurs engagements pour parvenir à une paix durable à l’est de la RDC et dans la région des Grands Lacs », a déclaré l’ambassadeur Jérôme Bonnafont en présentant le texte.
Les États-Unis ont déclaré que les négociations avaient été « une fois de plus perturbées » par les avancées du M23 « soutenu par les Forces de défense rwandaises », et ont exhorté le groupe à respecter ses engagements de Doha.
« Le M23 doit immédiatement se retirer d’au moins 75 km d’Uvira et se conformer à nouveau à toutes ses obligations contractées dans l’accord-cadre », a déclaré Jennifer Locetta, ambassadrice et représentante alternative pour les affaires politiques spéciales.
La Chine et la Russie, tout en soutenant le renouvellement, ont souligné que le mandat était le produit de compromis difficiles et ont mis en garde contre une politisation de la mission.
Sun Lei, ambassadeur et représentant permanent adjoint de la Chine, a déclaré que le conseil devrait respecter « l’indépendance, la neutralité et l’autorité » de l’opération.
Il a souligné que la Chine « soutient fermement » la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de la RDC, ajoutant que « tous les pays en dehors de la région devraient rester véritablement engagés en faveur de la paix dans l’est de la RDC et cesser de profiter de la situation et de rechercher des ressources économiques et d’autres intérêts égoïstes ».
S’exprimant au nom de la Russie, Anna Evstigneeva, Ambassadrice et Représentante permanente adjointe, a déclaré que son pays attendait des propositions détaillées sur les modalités du rôle de la MONUSCO dans la surveillance du cessez-le-feu d’ici le 1er mars 2026, tout en appelant également toutes les parties à se conformer à leurs obligations en vertu des résolutions du Conseil.
« Nous appelons les parties au cessez-le-feu, à honorer leurs obligations de mettre en œuvre Conseil de sécurité La résolution 2773, qui énonce des solutions clés pour résoudre ce conflit au bénéfice des millions d’habitants de la RDC et des autres pays de la région », a-t-elle déclaré.
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First published in this link of The European Times.
