La principale chaîne de télévision française France 24 a publié ce qu’elle décrit comme la première preuve indépendante vérifiée de l’utilisation de chlore gazeux comme arme chimique pendant la guerre civile au Soudan, en particulier lors des attaques menées en septembre 2024 près de la raffinerie de pétrole d’Al-Jaili et de la base militaire de Garri, au nord de Khartoum.
Le Enquête de France 24 a utilisé des méthodes open source pour authentifier des vidéos et des images montrant des nuages jaune-vert, des débris de barils de chlore industriel et des avions des forces armées soudanaises (SAF) dans la région. Cinq experts indépendants en armes chimiques ont examiné ces preuves et ont confirmé qu’elles correspondaient aux caractéristiques des attaques aériennes au baril de chlore, que seules les SAF ont la capacité de mener.
Les incidents concernaient le largage de barils remplis de chlore gazeux depuis des avions lors de combats entre l’armée soudanaise et la milice RSF. L’équipe respectée des “Observateurs” de France 24 a déclaré :
“Grâce à des documents exclusifs, l’équipe des Observateurs a pu retracer comment ces barils de chlore utilisés comme armes chimiques ont été acheminés au Soudan. Notre enquête montre que le chlore a été exporté au Soudan par Chemtrade International Corporation, une société indienne. Ils ont déclaré qu’il était destiné exclusivement à des fins de traitement de l’eau, un usage civil courant. Nous avons également constaté que le chlore gazeux a été importé par Ports Engineering Company, une société soudanaise. Son site Internet indique que l’entreprise est spécialisée dans les travaux publics et le traitement de l’eau, une référence apparente à la production d’eau potable. Cependant, rien n’indique que les barils de chlore ont été importés pour être utilisés dans les centres de traitement de l’eau soudanais.
Il n’existe aucune preuve claire que le chlore ait jamais été utilisé aux fins déclarées de traitement de l’eau civile, car aucun document ne montre que les barils ont atteint ces installations ; les données commerciales relient plutôt les importateurs aux utilisations militaires et aux affaires avec les fournisseurs de défense. Des vidéos et des images authentifiées par l’équipe des Observateurs de France 24 montraient des nuages de gaz et des débris correspondant au déploiement d’armes chimiques. Le rapport comprend des vidéos géolocalisées montrant des nuages de gaz jaune-vert, des débris de barils de chlore industriel généralement utilisés pour la purification de l’eau, et des images d’avions censés appartenir aux Forces armées soudanaises (SAF). Les conclusions auxquelles est parvenu le groupe de cinq experts indépendants en armes chimiques sont particulièrement importantes. Ils ont confirmé que les matériaux correspondaient à du chlore gazeux déployé depuis les airs, une capacité détenue uniquement par les SAF. Cela fait de l’enquête de France 24 la documentation la plus solide et la plus crédible à ce jour sur l’utilisation d’armes chimiques dans le conflit soudanais.
Les preuves exclusives fournies par France 24 vont au-delà des témoignages de survivants, qui faisaient état de symptômes d’exposition à des produits chimiques depuis 2024, et constituent à ce jour la documentation la plus solide sur l’utilisation d’armes chimiques dans le conflit soudanais.
Le Alliance soudanaise pour les droits a salué le reportage de France 24 :
“Ces conclusions réaffirment la nécessité urgente d’une enquête internationale menée par l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) sur l’utilisation du chlore gazeux et de toute autre arme interdite au Soudan. Elles soulignent également la nécessité d’une protection renforcée des survivants, des témoins, des journalistes et des équipes de documentation qui restent vulnérables aux représailles s’ils disent la vérité. Il est tout aussi important que tous les auteurs répondent de leurs actes, quel que soit leur rang ou leur affiliation, et qu’une attention internationale soutenue soit accordée à une époque où les attaques chimiques ne doivent plus être autorisées. normalisé ni ignoré.
Les États-Unis ont déterminé en avril 2025 que le Soudan avait violé la Convention sur les armes chimiques et sanctions imposées sur le leadership des SAF dans ces attaques. Le rapport de France 24 constitue un pas en avant important car il combine une enquête open source, un examen par des experts et une documentation commerciale pour établir le lien entre le chlore importé et son utilisation comme arme dans le conflit en cours au Soudan.
La tromperie consistant à prétendre que le chlore était destiné à purifier l’eau est particulièrement choquante parmi ceux qui travaillent pour la paix au Soudan. Plus d’un tiers de la population soudanaise n’a pas accès à l’eau potable, ce qui en fait un problème critique dans tout le pays. Le chlore est un ingrédient essentiel pour rendre l’eau propre à la consommation humaine – prétendre l’importer pour cette raison, alors qu’en fait il a toujours été destiné à être utilisé comme arme chimique semble atteindre un nouveau point bas dans le conflit soudanais. France 24 l’a bien exprimé en expliquant que si les deux barils utilisés lors de l’attaque avaient été utilisés pour purifier l’eau, ils auraient pu fournir de l’eau potable pendant six mois au million de personnes déplacées actuellement à Khartoum.
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First published in this link of The European Times.
